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PASCAL PARADOU
Adjoint au directeur de RFI
en charge des opérations culturelles et de la Francophonie
Un peu des échos du Festival d’Avignon dans les quartiers de
Brazza, Ouaga ou Dakar… Un peu des histoires de Yaoundé,
Cotonou ou Kinshasa au cœur de cette ville-théâtre qu’est
le Cité des Papes. Voilà la force de RFI, qui depuis 12 ans
organise ce cycle de lectures pour ses auditrices et auditeurs,
et pour tous les festivaliers qui veulent prendre des chemins
de traverse et partir à la découverte de nouveaux univers, de
nouvelles écritures.
Ce cycle de lectures enregistrées en public au Festival, diffusé
en direct sur Facebook puis en différé sur les antennes de
RFI et en podcast, permet tout au long de l’été ce partage
d’émotions et de rencontres.
Cette 12
e
édition propose dans la plus stricte parité de faire
entendre les textes de trois autrices et trois auteurs originaires
de cinq pays différents avec un focus camerounais. Éric Delphin
Kwégoué, lauréat du prix RFI Théâtre ouvrira le cycle avec À
cœur ouvert. Une pièce qui dénonce les atteintes à la liberté
de la presse dans son pays. De son côté avec Wilé, Nadale
Fidine s’empare de la douloureuse question des disparitions
d’enfants, véritable f léau de la société camerounaise. Sans
vouloir faire trop de généralités, le théâtre africain ou haïtien se
nourrit du quotidien, de l’actualité, des dérives de ses sociétés
pour les porter ouvertement à la scène. Il interpelle et il alerte.
Ainsi le Congolais Jocelyn Danga raconte le déchirement
de l‘exil, la Franco-sénégalaise Penda Diouf les dangers du
réchauffement climatique, le Béninois Gaël Hounkpatin la
violence contenue dans la croyance aveugle aux traditions.
De même Stefanie François avec une écriture poétique nous
plonge dans le chaos sans f in de son pays, Haïti.
Parmi eux, Éric Delphin Kwégoué a déjà été programmé
dans ce cycle, de son côté Penda Diouf bénéf icie d’une
belle reconnaissance sur les scènes internationales, mais il
nous importe de donner aussi l’opportunité à de très jeunes
autrices ou auteurs de se frotter au public exigeant du Festival
d’Avignon. L’occassion aussi de trouver un auditoire dans
leurs pays et dans le monde au travers d’une mise en lecture
de qualité dirigée par Armel Roussel, metteur en scène
chevronné et pédagogue aguerri. C’est donc avec joie que
« Ça va, ça va le monde ! » laisse une place aussi a de jeunes
comédiens de l’Institut Supérieur des Arts du spectacle et des
techniques de diffusion et de communication de la Fédération
Wallonie-Bruxelles (INSAS) et de l’école ACTE d’Haïti invitée
par La Chartreuse, Centre National des Écritures du Spectacle.
Que soient remerciés aussi l’Institut français et la SACD qui
nous accompagnent dans ce projet avec une f idélité et un
engagement sans faille.
Depuis plus d’une décennie, cet évènement au cœur du
Festival d’Avignon rassemble des amoureux des mots, des
curieux et des passionnés qui depuis toutes les régions du
monde se retrouvent au diapason le temps d’une lecture.